Aurélien Dunand-pallaz bat le record de dénivelé positif en 24h

Il a déjà conquis les 14 sommets de la chaîne des Bauges, battant le record en un temps étonnamment rapide de 14h26'. Avec ce record en poche et après une bonne récupération, il a voulu profiter de sa grande forme et se lancer dans un nouveau record. Le record du monde d'altitude en 24 heures avait déjà été visé par d'autres coureurs cette année. En fait, le plus récent a vu Patrick Bohard établir un nouveau record juste une semaine avant le départ prévu d'Aurélien. Mais le très humble français n'a montré aucun signe de crainte au fait qu'il devait maintenant accumuler des mètres supplémentaires pour devenir le nouveau détenteur du record…. Il était confiant et pensait avoir fait ce qu'il fallait.

Il est parti le samedi 5 septembre à 14h00, à Marthod, prêt à faire face à son challenge. Mais il n'était pas seul pour l’accomplir, soutenu par sa famille, ses amis et de nombreux supporters très dévoués qui l'ont encouragé jour et nuit. Naturellement, le challenge n'a pas été de tout repos, car il a connu de grands moments de fatigue et d'épuisement, ce qui a mis en doute ses chances. Néanmoins, il n'a cessé de surmonter les moments les plus difficiles… et après 23h40 et 17 218,2 mD+, Aurélien est devenu le nouveau détenteur du record du monde ! Il a bouclé 81 tours et 139km sur une montée de 212,57 mD+ avec une pente raide de 28%, inscrivant son nom dans les livres de records pour la 2ème fois cette année !

1. Qu'est-ce qui t'a motivé à choisir cette tentative de record ?

Avec cette année particulière (covid 19) et devant l'annulation d'un grand nombre de mes objectifs sportifs, j'avais envie de me lancer dans des projets sportifs qui me tenaient à cœur et l’idée de battre un record du monde me motivait bien. J'ai également vu ce projet comme "un bon entraînement" pour mes objectifs sportifs futurs.

2. Parle-nous de l'ascension que tu as choisie et de sa signification ?

J'ai tout d'abord cherché une pente relativement raide (212,57m de D+ en 750m - 28% de pente) afin de prendre rapidement de l'altitude. Ma descente étant un petit peu moins raide (950m). Je ne voulais pas non plus que la montée (et donc la descente) soient trop longues pour ne pas trop vite me "casser les jambes". Enfin, j'ai recherché un lieu qui me parlait et dont l'accès serait facile pour que les gens puissent venir m'encourager. C'est naturellement que je me suis tourné sur mon village natal à Marthod. Pour la petite anecdote, la montée choisie est le début de ma traversée du Massif des Bauges fin Juin.

3. Comment t'es-tu préparé à cela ? Parle-nous des sessions d'entraînements spécifiques sur lesquelles tu t'es concentré pour être prêt ?

Je n'ai pas eu une préparation spécifique pour ce défi. En fait, l'idée du défi est venue dès le confinement au mois d'avril mais j'ai validé l'évènement et la date qu'en juillet puisque l'UTMB était annulé. Ma traversée du Massif des Bauges en 14h26' fin juin m'a permis de faire un bon test sur une grande sortie; et j'ai vu que j'avais de bonnes sensations. J'ai ensuite enchaîné 2 courses et 2 victoires en août (Trail de la Frison Roche et Trail de Méribel). La fin de la préparation était surtout du repos afin d'être frais le jour J. J'ai juste fait un test sur le parcours à 2 semaines de l'échéance, en faisant une dizaine d'allers-retours sur le parcours.

4. Avais-tu une stratégie particulière?

L'idée était de ne pas avoir le regard figé sur le chronomètre dès le début. Du coup, je regardais mon chronomètre toutes les 10 boucles réalisées et je savais alors combien d'avance je prenais ou non sur le précédent record. J'ai également profité des copains et des spectateurs présents pour discuter un peu afin de faire passer le temps un peu plus vite au début. La stratégie était de ne pas partir trop vite mais il fallait tout de même que je prenne de l'avance dès le début car je savais que je ralentirai ensuite.

5. As-tu toujours eu l'impression de contrôler le record ?

Non... J'ai eu de gros doutes dans la nuit. Entre la 40 et 50ème montée, j'ai eu des gros coups de fatigue. Je me suis assoupi 2-3' sur un ravitaillement alors que l'on me massait les jambes. J'étais vraiment très fatigué à ce moment-là. Et j'ai perdu près de 40' de mon avance sur le record.

6. Et ton équipe de soutien ? C'était incroyable, avec autant de fans sur le parcours ?

J'ai été incroyablement soutenu sur ce projet. Depuis près de 2 mois, tout a été organisé pour que cela se passe au mieux. Il y avait une buvette, des repas chauds, animation musicale, ravitaillement en haut et en bas, feux d'artifices le soir... D'un point de vu sportif, je m'étais organisé avec plusieurs copains afin que je ne sois jamais seul (surtout la nuit). Finalement, la journée, je montais parfois avec 10 personnes derrière moi. Mes parents, ma copine, mon frère et mes proches géraient d'une main de maître les ravitaillements. Les dernières heures, c'était quasiment une haie d'honneur sur toute la montée. A mon arrivée il devait y avoir pas loin de 200 personnes sur place !

7. Cette année, tu as ajouté deux records à ton palmarès. As-tu prévu autre chose pour conclure la saison ?

Je souhaiterai participer à La Diagonale des Fous sur l'île de la Réunion mi-octobre mais j'attends la validation de la course qui devrait arriver (ou non...) ces jours-ci. Sinon, je courrai probablement une autre course au mois d'octobre.

8. Enfin, quels ont été les produits Compressport les plus importants ?

Comme à ma traversée du Massif des Bauges ainsi qu'à mes 2 compétions au mois d'août, j'ai porté des chaussettes Shock Absorb Socks avec des manchons Oxygène. J'ai mis mon produit préféré : le Short 2 en 1. Au niveau du torse, j'ai porté un T shirt Trail postural SS Top, que j'ai changé une fois la nuit car j'étais mouillé et j'avais froid. Au niveau de la tête, j'ai alterné le jour avec une visière Ultralight et la nuit avec un headband.