Suivi par des amis et les environs pittoresques des montagnes de sa ville natale, les effets physiques de la longue aventure sous la chaleur ont été rendus plus faciles.
"Changement de pacer, Pierre me rejoint accompagné de ma copine Delphine, de Marine et de la copine de Jan, recharge en haut maximale, le soleil tape et je pense déjà avoir pris une insolation. C’est plus de 20L d’eau que je vais boire sur 25H de course. Le chemin est plus roulant quelques kilomètres avant de remonter sur le Sulens par une arête plus connue l’hiver que l’été, L’arête sèche qui porte bien son nom ! Le soleil est fracassant ! Descente pour arriver au ravito de la Bottière, Maxime prend la suite et nous prenons d’autant plus en considération la chaleur en rajoutant un pacer, Aurélien qui me fera le plaisir de faire laTournette. Remontée sur la Tournette par Praz d’zeures avec quelques arrêts dans les bassisn pour faire redescendre la température mais le mal est présent.
"Je reste déterminé, la découverte de la vue sur le lac d’Annecy me fait me recentrer sur la beauté des paysages ressemblant au Dolomites. L’accès au fauteuil par les câbles arrêt ravito avant de redescendre sur Rosairy par un sentier assez cassant. Il est temps d’emprunter le long couloir abrupt menant aux rochers de Belchamps que l’on traversera bien aidé par la carto mise sur la montre, le terrain est cassant et la descente sur Thônes se termine par des câbles avant de retrouver le ravitaillement. Nous avons un peu de retard, sûrement lié aux insolations et aux prévisions changeantes".
"Les sensations sont difficiles. Le terrain technique et engagé laisse que peu de répit et l’énergie dépensée avec la chaleur n’aide pas à récupérer. Les ravitaillements sont assez longs, ponctués de mots de mon entraîneur Adrien, d’attentions au combien importantes de ma chérie et d’échanges de regards, de mots, de signes avec les gens venus me soutenir. Ils étaient sûrement entre 20 et 50 sur chaque point. On repare avec Julien et les mauvaises sensations se confirment mais pas d’affolement, on attaque par un single menant au pied de la cheminée accédant au Mont Lachat, la nuit est tombée avec un coucher de soleil magnifique sur les Aravis. On évolue dans un univers caillouteux avant que des frontales nous éclairent ! Des cloches sonnent ! Des copains sont au sommet pour nous accueillir ! Quel moment ! Les mêmes qu’à la Pierra Menta !"
"Ces personnes sont fabuleuses ! Quelle énergie transmise dans ces moments. C’est comme cela que j’aime la montagne, évoluer là-haut et le partager. On poursuit sur le Suet, une longue traversée sur l’arête bien aidé là aussi par la carto avant de descendre le sentier abrupt sur Saint Jean de Sixt. On récupère Flo qui sera mon prochain pacer avant de rallier le ravito du grand Bornand. Il est 1h du matin. On parle déjà de changer certaines parties ayant peur de l’énergie supplémentaire dépensée par les insolations. Mon entraîneur me dira avoir analysé certaines vidéos faites par les pacers, voyant mon état se dégrader par les insolations, mes sensations de frissonnements et l’intensité de l’effort. Il me propose d’étudier des itinéraires bis. Maxime me fait des straps aux chevilles pour sécuriser mes appuis. On repart tranquillement dans la nuit. On passera par la Culaz au beau milieu de la nuit. Près d’un refuge des Bornandins des randonneurs nous accueillent et applaudissent ! Quel moment encore ! On replonge seul avec Flo dans la nuit et passons le lac de Lessy avant d’atteindre le col du rasoir. Je décide de descendre directement au col de la Colombiere pour ne pas compromettre la suite".
"Hélas arrivé au van, entre la météo annoncée, orage à 15h et mon état, les chances de finir l’itinéraire initial est compromis. Il me faudrait une bonne heure de sommeil et des conditions météorologiques clémentes pour assurer la fin qui se serait sûrement faite à la tombée de la nuit. Je me pose quelques minutes avent d’écouter attentivement Delphine, ma copine et Adrien".
"Heureusement la lucidité de mon assistance les faits opter pour un itinéraire bis empruntant les chemins en balcons menant au col des Annes. Ici on sourit car on ne nous attend pas aussi tôt, Pierre a rejoint Florian en pacers et le rythme est meilleur sur les parties roulantes. On opte aussi pour le chemin en balcon longeant la chaîne des Aravis pour boucler la boucle. C’est avec mes copains et ma copine dans une ambiance détendue que l’on rejoint la Clusaz".
"Quel bonheur de courir, rire tous ensemble. On croise des gens qui nous encouragent. Petit défi sur les derniers km avoisinant les 4 min au km. On rentre dans la Clusaz et on entend Arnaud au micro. Des gens se sont réunis sur la place pour nous accueillir et nous féliciter. Un moment intense et émouvant permettant de boucler la boucle. Je dois beaucoup à mes suiveurs, la logistique, ma famille, mes amis, ma copine et à mon entraîneur sans lesquels rien n’aurait été possible".